Peindre une figurine à l'huile

Le but de cette page est de présenter ma méthode pour peindre une figurine à la peinture à l'huile. Je vais essayer d'y compiler mes trucs et astuces glanés au cours de mes expériences, lectures et partages.

Je n'ai pas ici la prétention de prodiguer de véritable cours, mais j'espère que cette petite présentation apportera quelques aides et idées à ceux qui sont tentés par l'aventure !

Avantages :

• Un séchage lent
• • ça permet de faire des dégradé de couleur en "fondant" les teintes entres elles, on travaille la matière "dans le frais"
  • ça permet de corriger certaines erreurs au diluant avant séchage.
• Des caractéristiques versatiles : on peut jouer sur l'aspect de la peinture (matité, brillance), sa transparence, voire même son relief !
• La fluidité obtenue avec un diluant type essence ou white spirit est idéale pour réaliser des glacis ou des lavis.

Inconvénients :

• Odeurs, medium et diluants pas toujours très agréable voire pas très bons pour la santé
• Temps de séchage obligeant à adopter une stratégie : peindre chaque partie en plusieurs séances, peindre plusieurs éléments, voire plusieurs figurines en parallèle. 
• Il faut apprendre à connaître ses peintures : c'est le prix de la versatilité... Il faut jongler avec différents paramètres tels que la couleur, la puissance des pigments, les marque de peinture, les médium, la transparence, etc.

Toutes ces caractéristiques, positives ou négatives, demandent, il est vrai un peu d'expérience pour tout maîtriser. C'est pourquoi il est généralement conseillé de commencer avec une palette plutôt réduite et classique. Il est ainsi plus aisé de connaître ses couleurs : leur comportement (brillance, temps de séchage, pigmentation, transparence, etc.) et leurs interactions.

Mais au final est-ce réellement plus long que d'apprendre à maitriser la peinture à l'acrylique ? Pas si sûr...

En principe, peindre à l'huile ne demande pas beaucoup de matériel : quelques pinceaux, une palette, un verre de white spirit et quelques tubes de peinture. Mais encore faut-il savoir bien les choisir et les utiliser. Et puis, il faut bien le reconnaître, l'ajout de quelques ustensiles, produits et couleurs permettent d'améliorer significativement son expérience de peinture !

Théoriquement il est possible de recréer toutes les couleurs à partir des 3 couleurs primaires, il ne devrait pas être nécessaire d'en posséder beaucoup plus... Théoriquement ! 

Les 3 couleurs primaires sont :

1. le jaune citron
2. le magenta
3. le cyan

Voici le cercle chromatique qui illustre bien les mélanges possibles :

Cependant, dans la pratique, il est bien difficile de se débrouiller avec ces seules 3 couleurs. L'ajout de quelques couleurs supplémentaires est alors bien utile :

• Pour éclaircir ou foncer un mélange avec du blanc, du noir, voire avec des pigment de même teinte mais d'une valeur plus ou moins forte.
• Pour palier à la difficulté d'avoir des pigments "parfait" : il est très difficile (et cher) d'obtenir des pigment permettant de produire (presque) toutes les autres teintes.
• Pour atteindre des couleurs plus belles ou puissantes : un pigment naturellement coloré sera généralement plus pur ou plus puissant qu'une couleur obtenue par mélange.
• Pour se simplifier la vie : parce certaines couleurs sont très délicates à reproduire ou encore parce qu'on les utilise souvent (le vert par exemple) !
• Pour le plaisir ! J'adore les couleurs ! :)

Beaucoup de peintres (pas seulement figurinistes...) semblent s'accorder sur une palette relativement basique. Schématiquement, je dirais : 2 teintes de chaque couleur de base (1 ton chaud et 1 ton froid), une ou deux "terres", du blanc et du noir.

Exemple :

• Blanc de Titane
• Jaune Citron
• Jaune de Naples
• Rouge de Cadmium
• Alizarine Cramoisie
• Bleu Outremer
• Indigo
• Terre d'Ombre Brûlée
• Noir de Mars

Bien sûr ce n'est qu'indicatif et une même couleur aura une teinte différente dans chaque marque. Voire même, certaines teintes n'existent que chez certains fabricants (le bleu Winsor chez Winsor & Newton, le rouge de Scheveningen chez Old Holland, etc.).

La palette que j'utilise en réalité est *un peu* plus étoffée... Mais pourquoi en rajouter à la palette minimale ? En fait, outre les arguments proposés plus hauts, j'aime bien posséder différentes teintes de chaque couleur. Cela permet de varier les plaisirs et d'éviter une trop grande similitude des teintes (surtout quand on ne maîtrise pas encore bien ce médium). En effet, en ne partant pas toujours des mêmes teintes, on obtient des mélanges légèrement différents.

Nous pouvons donc rajouter des couleurs secondaires (orange, vert, violet) ou des nuances (d'autres ton de jaune, rouge, bleu ou terre).

Cette étape a pour but d'évacuer une partie de l'huile contenue dans la peinture afin de la rendre moins grasse, plus matte et accélérer un peu le séchage.  

• Pour ce faire, j'extrais la quantité nécessaire de peinture du tube à l'aide d'un couteau de peintre (ou d'un pinceau usagé ou d'un cure-dent) que j'applique ensuite sur une feuille de papier blanc standard (récup de papier d'imprimante usagé) en couche relativement fine.
  
• J'attend alors que la peinture déposée ait perdu sa brillance.
  
• Une fois la peinture "dégraissée", je la récupère en la raclant à l'aide du couteau. Cette peinture, maintenant plus dense peut être alors déposée sur la palette.